Plantation de l'Arbre de Laïcité au Musée de l'Ecole

Plantation de l'Arbre de la Laïcité au Musée de l'Ecole

Comme chaque année le GESA célèbre l'anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat par la plantation d'un arbre de la laïcité pour illustrer son attachement aux valeurs républicaines et à la liberté de conscience.

Cette année , en partenariat avec le Conseil  Départemental,  c'est au musée de l'école géré par les DDEN que cette cérémonie vient de se dérouler.

Il ne s'agit pas seulement d'une commémoration, même si nous tenons à ce que la date du 9 décembre 1905 demeure présente dans l'Histoire de notre pays et dans l'esprit des citoyens.

Ce jour-là, en effet, les députés donnaient à la République le socle laïque qui lui assurerait un fonctionnement démocratique fondé sur la liberté de conscience, l'égalité de tous les citoyens devant la loi commune, et la fraternité.

Cette manifestation est l'occasion de rappeler, comme le proclame la loi votée le 9

décembre 1905 :

• que la République est indivisible, laïque, démocratique et sociale
• que l'article 2 de la loi de 1905 proclame la séparation des Eglises et de l'Etat
• et plus généralement, que le communautarisme comme organisation  de notre société est dangereux pour le « vivre ensemble ».

La République faisait œuvre d'unité nationale en ouvrant l'enseignement, gratuitement, à tous ses enfants sans considération de situation sociale.

Jules Ferry, qui accompagné de Paul Bért, érigera par la loi cette Ecole de la République,  écrivait dans sa «lettre aux instituteurs» en 1883 :

«Le législateur a eu pour premier objet de séparer l'école de l'Église, d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer enfin deux domaines trop longtemps confondus: celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à

tous ».

Car non, l'école n'est pas neutre, et n'a pas à l'être. La Laïcité est inséparable de valeurs, issues des Lumières, liées à une distinction claire entre ce qui est savoir et ce qui n'est que croyances.

Cette loi est un acte de fraternité, d'apaisement, de respect, et de rassemblement de l'ensemble de la communauté citoyenne derrière Marianne et la République. Elle offre un cadre émancipateur à l'ensemble des citoyens, libres de leurs opinions, de leurs options philosophiques, de leurs croyances.

Elle est un acte d'apaisement car grâce au talent d'Aristide Briand et de Jean Jaurès, elle constitue un juste équilibre entre ceux qui souhaitaient éradiquer l'église et ceux qui souhaitait maintenir son influence sur l'Etat et sur le politique.

Ils espéraient par ce juste équilibre que le bas clergé rejoindrait à terme les principes de la République tout en exerçant librement sa foi.

Liberté, égalité, fraternité. Et maintenant laïcité. C'est finalement l'histoire du mouvement révolutionnaire… Ce formidable mouvement qui aspire à ce que chaque être humain devienne un être libre, un citoyen.

Un citoyen en capacité de s'instruire à l'école laïque, en capacité d'exercer sa liberté, sa liberté de pensée et sa liberté de conscience. Sa liberté de croire ou ne pas croire... Jaurès, et d'autres à son époque, avaient fort bien compris le lien fort qui existe entre laïcité et solidarité: les hommes et les femmes n'étant plus que des citoyens égaux comme les autres, c'est sur cette base que se construiraient les nouvelles solidarités et, ils l'espéraient, la République Sociale.

Par la plantation de cet olivier, par ce geste symbolique qui défiera le temps, nous voulons aussi tirer la sonnette d'alarme devant les reculs et les régressions qui menacent et que nous n'accepterons pas.

Il n'y a pas de laïcité « ouverte» ou « plurielle» ou encore « positive » car cela sous-entendrait que notre laïcité, bien commun de tous, est fermée, voir même sectaire!

Je le dis clairement: nous ne laisserons pas faire ça, car il n'y a qu'une laïcité!

Celle qui garantit à chaque être humain, d'être d'abord et avant tout reconnu comme un citoyen au-delà de sa croyance ou de ses origines.

Comme le dit le poète Aragon: « Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas, qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leurs pas, que l'un fut de la chapelle et l'autre s’y dérobât».

Cet arbre manifestera notre attachement à la loi de 1905, à la laïcité, qui demeure une valeur universelle de paix entre les peuples.

Liberté, égalité, fraternité, laïcité.

Joyeux anniversaire !